Les tranchées, respect, hommage !
Là-bas, sur le pré, fleurissent des pâquerettes
là-bas, c'est le printemps, la nature est en fête
pourtant,
à l'autre bout du champ,
ils ont creusé...des tranchées
Là-bas, dans la pénombre, des hommes suent la peur
là-bas, il fait si sombre, à l'intérieur des cœurs.
C'est le bruit des fusils
qui fait taire l'oiseau
c'est l'horreur qui surgit
tout au bout d'un drapeau
la terre, jusqu'aux genoux
pour ceux qui sont debout.
Entre eux, c'est le silence et la honte et le froid
entre eux, dans leur présence, c'est le sang, c'est l'effroi !
Pourtant, soyez en sûr, aucun d'eux n'a voulu
de cette déchirure ; au nom qu'ils ont tous lu
car, c'est pour la Patrie, pour un lopin de terre
que maintenant ils prient dans le bruit de la guerre.
S'ils marchent, le regard, perdu dans les étoiles
ils ont les yeux hagards, l'espoir a prit les voiles
et ceux qui sont en face, perdent, jusqu'à leur foi
qu'elle est donc cette farce, qui donc leur dit « tu dois ».
Ils se croyaient tous frères, mais ils se tuent pourtant
dans les tranchées, se mêlent, et la boue et le sang !
Mais un éclair surgit, ce n'est pas le canon...
ni non plus les fusils, quel est ce bruit de fond ?
Et le vent qui se lève, poussant les noirs nuages
le soleil ! Oh ! Doux rêve, ils reprennent courage.
Ils déposent les armes, refusent de se battre
soudain, coulent les larmes, ils dansent quatre à quatre
mais quel était ce bruit, qui les a tous changés
c'est l'Amour de la vie, c'est la Fraternité !
Martine